Une femme de 21 ans consultait pour des polyarthralgies inflammatoires symétriques touchant les petites et les grosses articulations, ainsi que pour des myalgies des bras et des cuisses. Les symptômes évoluaient depuis 1 à 2 mois. Elle n’avait pas d’antécédent personnel ou familial notable, pas d’intoxication éthylotabagique, et travaillait depuis son domicile comme streameuse. Elle ne prenait aucun traitement hormis une contraception oestro-progestative. A l’interrogatoire, la patiente décrivait des arthromyalgies diffuses qui prédominaient au repos avec des réveils nocturnes et un dérouillage matinal. Les douleurs étaient améliorées par l’effort. A l’examen clinique, on retrouvait uniquement une douleur à la palpation des deux cuisses ainsi qu’une induration cutanée avec sclérose des extrémités au niveau des membres supérieurs et inférieurs remontant jusqu’aux coudes et aux genoux. Il n’y avait pas de manifestation clinique cardio-respiratoire, abdominale, uro-gynécologique, ORL, ou neurologique. Un bilan biologique retrouvait une hyperéosinophilie à 0,9 G/L, une CRP à 21 mg/L, une fonction rénale et hépatique normale. Le bilan immunologique retrouvait une hypergammaglobulinémie polyclonale à 24 g/L, des anticorps antinucléaires positifs au 1/1280ème avec des anti-SSB à 1,8 UI/mL, et un test de Farr faiblement positif à 7,5 UI/mL. Le complément n’était pas consommé, la recherche de cryoglobulinémie était négative, il n’y avait pas de protéinurie. Les anti-CCP, facteur rhumatoïde, et le dot-myosite étaient négatifs. Les sérologies syphilis, VIH, VHB, VHC et le Quantiféron® étaient négatifs.